Histoire de la commune de Lizio

Les origines de Lizio sont très anciennes, elles remonteraient au 5ème siècle, époque de l’arrivée des Bretons en Armorique.
Lizio, en breton Lizou, pluriel de Lys, désignerait pour certains un petit château ou manoir, demeure d’un chef juridique, pour d’autres le nom de Lizio viendrait de celui d’une maison noble qui, à l’origine, portait le nom de « Chesnay Lizio » ou « Chesnay Lizou ».
Ce petit pays oublié est resté jusqu’à une époque récente, à l’écart des grandes nationales et pratiquement dépourvu de routes intérieures jusqu’au début de ce siècle.

La présence des hommes sur le site Lizio se perd dans la nuit des temps. Sur la lande, au nord du bourg, des défrichements réalisés vers 1837 ont mis à jour divers objets (hache en silex, pointe de lance, urne en terre) insérés entre des pierres placées verticalement et recouverts par une petite dalle. Dans une autre tombelle semblable ont été découverts une urne linéaire et quelques bracelets de bronze. Ces objets sont exposés au musée de la Préhistoire à Vannes.

Lizio est le pays du granit, cette belle pierre surgie depuis des millions d’années et qui a rejeté les minerais d’argent, d’étain, de quartz, les sables de toutes les nuances à la frontière de Lizio et du Roc-Saint-André. Ce beau matériau qu’est le granit a donné naissance depuis des siècles à l’artisanat florissant de tailleurs de pierres qui allaient fleurir de belles ornementations architecturales, les maisons au lignes sobres et simples. Même les maçons italiens avaient oublié, après la dernière guerre mondiale, de passer dans les hameaux leurs crépis roses, bleus ou gris, qui ont à peine effleuré quelques rares façades le temps d’une génération.

Pendant longtemps le pays de Lizio fut très pauvre. La terre était ingrate, les familles vivaient chichement en élevant quelques moutons et vaches sur les landes. La plupart des habitants de nos campagnes vivaient dans des maisons en bois commes les sabotiers ont continué à le faire jusqu’au début du siècle dernier.

Or voici qu’un jour à Lizio (pas seulement à Lizio mais un peu partout en Bretagne), les paysans apprirent à cultiver le lin et le chanvre et à le transformer par le tissage. Toute la région de Malestroit, Ploërmel et Josselin se mit à fabriquer des draps que des courtiers allaient vendre en Angleterre et en Espagne.

Au cours de cette période de prosperité, les paysans-tisserands s’enrichirent et commencèrent à construire des maisons en pierre pour loger leur familles. C’était vers les années 1620-1720. Puis vint la guerre avec l’Angleterre. Les Anglais n’achetaient plus nos draps et ils empêchaient les bateaux de descendre vers l’Espagne. Dans les mêmes moments, des manufactures se construisaient dans les grandes villes. La naissance de la grande industrie textile acheva d’appauvrir les paysans-tisserands qui disparurent complètement.
Ce sont ces maisons que l’on peut admirer aujourd’hui. Leur restauration a commencé dans les années 1970-1980.

L’église était le centre de la vie active. Elle a été construite en 1655. Comme la plupart des maisons anciennes de Lizio, elle date du temps où le tissage était en pleine expansion et la prospérité au rendez-vous. Les places actuelles étaient occupées par le cimetière.
Le petit air penché de son clocher pose un problème amusant. On ne sait pas très bien de quel côté il penche, suivant l’endroit où l’on se place pour l’examiner. L’église a belle allure, tout étant de lignes classiques et sans recherche, tout à fait caractéristique de son époque.

Sur la porte principale, on remarque une niche surmontée d’une « coquille » car Lizio, notamment « Sainte-Catherine » était une étape réelle sur le chemin de Compostelle. Les pélerins irlandais et britanniques débarquaient en baie de Saint-Brieuc. Leur première étape était Moncontour, la seconde La Trinité-Porhoët, et la troisième Lizio, puis ensuite La Vraie-Croix et Saint-Jacques près de Sarzeau où ils embarquaient pour l’Espagne, à moins de suivre les chemins routiers par la Vendée, la Saintonge et l’Aquitaine.
Il reste des vestiges de l’hôtellerie en face de la chapelle de Sainte-Catherine. Egalement à environ 200 mètres de la chapelle, on peut voir une pierre où il est inscrit « Le chemin du ciel ». Elle permettait aux pèlerins de savoir qu’ils étaient toujours sur le chemin de Compostelle et qu’il y avait une chapelle et une hôtellerie dans les environs.

Lizio est un pays riche de son passé et un livre écrit par Denise Josse-Elicot en 1996 a permis de faire connaître l’histoire de notre cité.
Ce livre est en vente à la mairie de Lizio.